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L'AZUR ET LES LILAS


Oui, Seigneur, je comprends, moi, le faible et le lâche,
La souffrance sacrée, et l’héroïsme pur,
Et la nécessité de marcher sous l’azur
Avec un cœur, blessé peut-être, mais sans tache !
 
Depuis que cette Enfant a rayonné sur moi,
Je hais, comme l’enfer même, le mal infâme,
Et je sens noblement se lever dans mon âme
Une fîère moisson de candeur et de foi.

Que votre volonté très sainte s’accomplisse.
Décidez, ô mon Dieu, selon votre justice,
— Et, s’il se peut aussi, selon votre bonté, —
Du chemin qui me doit guider vers la clarté.

Qu’il s’allonge à travers la souffrance ou la joie,
Sous l’azur lumineux ou les nuages bas,
Parmi l’ortie ardente ou les tendres lilas,
Merci, Seigneur, si votre Droite m’y envoie !


7 avril 1906.