Page:Kinon - L’Âme des saisons, 1909.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
64
L'AME DES SAISONS


Toute la Terre chante et fleure en votre honneur,
O douce Dame ! Au pied de vos autels de fleurs,
Où les cierges neigeux parmi l’encens crépitent,
Les mères en émoi sanglotent à genoux,
Et les fillettes, dans les prés, tressent pour vous
Des couronnes de marguerites.

Mille processions vont à vous, Sainte Vierge,
Avec leurs croix, leurs oriflammes et leurs cierges,
Et les dômes dorés et les clochers aigus,
Dans l’azur sillonné d’hirondelles et d’anges
Sonnent au loin et carillonnent vos louanges
De Kevelaer à Montaigu !
 
Or, puisqu’en ce beau mois votre bonté sourit
Plus lumineusement et console et guérit
Quiconque joint les mains parmi les feuilles vertes,
Puisque, comme de fraîches roses, sur les cœurs,
Vous laissez toutes grâces et toutes faveurs
Tomber de vos deux mains ouvertes,