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I


Prélude


Sainte Vierge, à présent c’est votre mois de mai,
C’est votre joli mois, mignard et parfumé,
Qui, assis à vos pieds en robe bleue et blanche,
Egrène en souriant, entre ses doigts jolis,
Le clair rosaire aux grains de nacre et de rubis
Que l’aurore suspend aux branches.
 
Le matin frêle et frais fume sur les collines ;
Et quand le vol léger des cloches argentines
S’élève à l’horizon qu’on voit vibrer un peu,
Les sveltes peupliers, feuillus de feuilles claires,
Ont l’air de soulever le ciel dans la lumière
Ainsi qu’un dais de satin bleu.