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L'AME DES SAISONS


Et alors, ô mon Dieu, que va-t-il advenir ?
Le printemps passe, — et vient l’automne avec ses pluies...
Je sais les pleurs amers que la sagesse essuie
Si lentement, et j’ai gardé le souvenir...
 
Mon Dieu, vous savez bien que j’ignore les choses,
Que je n’y puis rien faire, et que c’est votre Main
Qui doit me diriger par l’unique chemin
Vers la Sœur, qui m’attend dans un jardin de roses...
 
Ainsi donc, bénissez ce printemps, ô mon Dieu !
Bénissez ces bourgeons jaunes et verts qui crèvent,
Bénissez cet afflux de sèves et de rêves
Et tout ce sang nouveau, qui s’inquiète un peu ;
 
Pour que ce faible cœur et l’autre, qu’il Vous plaise
Désigner, soient enfin fidèlement unis,
Comme deux rossignols qui bâtissent leur nid
Sous la dentelle verte et fraîche des mélèzes...


21 mars 1905.