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L'AME DES SAISONS


Car elle l'attendait, ô toi qui es venue !
L'acacia en fleurs bourdonnait dans l'été...
De son premier regard elle t'a reconnue,
Car elle t'attendait depuis l'éternité.
 
Maintenant les oiseaux et les bonnes pensées
Peuplent le doux jardin où tu me tends les bras,
Et, comme pour combler nos âmes enlacées,
Notre-Dame a donné la lune et les lilas.

L'amour et la sagesse ont construit la demeure
A Nombre du mélèze et des acacias,
Et notre vie s’écoule au sablier de l’heure,
Aux sons divins de la Musique intérieure.

Mets ta main dans ma main et regardons fleurir
Le parterre de feu des étoiles... O Chère !
Quel que soit le secret des mondes et des sphères,
Quoi que ce soit au fond qu’on appelle mourir,

Nous savons, comme on sait les choses éternelles,
Que rien ne brisera notre union en Dieu
Et qu’au Jour immortel nous serons les deux ailes
D’un pur oiseau, planant dans les espaces bleus.


17 novembre 1908.