Page:Kinon - L’Âme des saisons, 1909.djvu/290

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
286
L'AME DES SAISONS


Qu’après un va-et-vient de soie et de satin,
Tout pâle de terreur et moite,
Tu te sentes, au bruit d’un métal argentin,
Emprisonner dans une boîte ;
 
Et que la dame enfin, bruissant, ramageant,
Parfumant comme une corolle,
Noue à son doigt ganté la ficelle d’argent
Qui s’enroule autour de ta geôle.
 
Tu resteras penaud quelque temps et bien coi,
Fort inquiet de l’aventure,
Sans aller cependant jusqu’à craindre un renvoi
Au Groenland, où la vie est dure...

Mais le soir, ô surprise ! en un salon bien clair,
Parmi des musiques de fête,
Monarque de la neige et du féerique Hiver,
Tu trôneras gaîment au faîte
 
D’un sapin fabuleux, étincelant de gel,
Fleuri de cierges et d’oranges,
Et qui sera chargé, comme un arbre du ciel,
De jouets comme en ont les anges.