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L'AME DES SAISONS


Un peuple de Turcos agiles et d’Arabes
Se bat sur des remparts propres et crénelés,
Au-dessus d’une plage où s’avancent des crabes
Articulés.

Au pied d’un groseiller blanc de neige, trois lièvres,
Les oreilles traînant jusques au râble roux,
Vivent si bellement qu’on voit leurs roses lèvres
Mâcher des choux.

Un carrousel de soie où mille glaces brillent,
Aux sons pinces d’un luth mince et méticuleux,
Tourne avec ses chevaux et ses petites filles
En chapeaux bleus.

Deux kobolds, souriant sous leurs capuchons rouges,
Manœuvrent une scie à travers un tronc mort,
Et sur leurs fracs givrés leurs barbes grises bougent
A chaque effort.

Les vaches, entourant le molosse et le pâtre,
Broutent au flanc du mont l’herbe drue et le thym,
Tandis qu’on voit, debout sur un rocher bleuâtre,
Un bouquetin.