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LE VENT ET LES FEUILLES MORTES
VI


LES ARBRES


Songe aux arbres, mon cœur, songe aux géants tordus
Silencieusement dans la brume, mordus
Du froid, voués la nuit aux ténèbres de suie,
Souffletés par le vent et fouettés par la pluie,
Songe, songe à ces grands frères dans la Douleur,
Songe aux arbres,songe aux sombres arbres,mon cœur...

Aux chênes monstrueux qui sourdement s’efforcent
D’écarteler la nue entre leurs branches torses ;