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LE VENT ET LES FEUILLES MORTES
V


NOCTURNE


Il fait trop tiède pour la saison. On dort mal
Par ce temps lourd, sucré d’un parfum tropical.
Le vent, que le grelot de la pluie accompagne,
Tambourine à ma vitre une danse d’Espagne.
Comme il pleut! Comme il pleut! Il y aura demain
De grands étangs, pareils à des miroirs d’airain,
Et sûrement, dans l’herbe, au pied des noirs mélèzes,
D’énormes champignons couleur de terre glaise...
C’est drôle à quoi l’on songe en glissant peu à peu
Au sommeil !... — A présent, finissons, s’il se peut,