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L'AME DES SAISONS


Mon Dieu, mon Dieu, les voici qui reviennent,
Les bonnes voix ! et leurs grêles antiennes
Très doucement, sur un mode berceur,
S’infiltrent dans mon cœur.

Les blonds tilleuls d’un geste lent m’invitent,
Les yeux mourants des pâles marguerites,
Ma lampe aussi et la rafale, quand
La vitre vibre aux coups de vent,

Le matin bleu qui frissonne et qui fume,
Les oiselets pépiant dans la brume,
La haie humide avec les liserons
Et la rosée et le gazon,

Et toutes ces choses certes m’invitent
A devenir enfin, oh ! dites, dites,
A devenir enfin un peu meilleur
Et un peu plus simple de cœur...