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L’AME DES SAISONS


Tu es bonne et tu sais les choses de mon âme.
Quand tu me vis, ô Sœur ! tes doux yeux sans orgueil
Versèrent en mon cœur leur caressante flamme,
Et ton sourire fut joli comme un bouvreuil.
Tu es bonne et tu sais les choses de mon âme.

Laisse mon front brûlant s’appuyer à ton front,
Laisse-moi m’enivrer, après toutes ces fièvres,
De ton âme d’azur que mes lèvres boiront
Sur la coupe de rose et de feu de tes lèvres !
Laisse mon front brûlant s’appuyer à ton front.

Ce soir est trop divin pour un cœur solitaire.
Les séraphins, flottant dans l’azur vaporeux,
Mêlent au balsamique arôme de la Terre
L’oriental encens des sanctuaires bleus.
Ce soir est trop divin pour un cœur solitaire.

Oh ! nous ne comprendrons le soir mystérieux
Qu’avec ta chère tête à la mienne appuyée,
Qu’avec tes yeux noyés d’ivresse dans mes yeux
Et ta mignonne main à la mienne liée.
Oh ! nous ne comprendrons le soir mystérieux…