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LE SOLEIL ET LES ROSES


Ecoute !… Il fait si pur que les anges frémissent…
Un rossignol sanglote et meurt de volupté.
Les marronniers, bombés sous la lune, bleuissent
Dans le scintillement de l’azur enchanté.
Ecoute !… Il fait si pur que les anges frémissent…

Voici le soir divin que j’ai rêvé pour nous.
Sois calme. Il ne faut plus maintenant de paroles.
Je t’aime. Dieu sourit dans l’ombre. Il fait si doux
Qu’on entend le baiser pudique des corolles…
Voici le soir divin que j’ai rêvé pour nous.

Ne tarde pas. Je t’aime et t’attends, ô ma Reine !
Nous entendrons ronfler les hannetons balourds,
Et, sous les lampes d’or des étoiles lointaines,
Tes yeux seront pareils à des fleurs de velours.
Ne tarde pas. Je t’aime et t’attends, ô ma Reine !

Oh ! je t’aime, et je veux te le dire en pleurant.
C’est vrai que j’ai vécu dans la tristesse immense
Du vide où tournoyaient mes rêves expirants ;
Mais maintenant la vie angélique commence.
Oh ! je t’aime, et je veux te le dire en pleurant.