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Ah ! le sourire de la mère, éternisé sur la toile, il s’est évanoui à jamais de ses lèvres ; ce sourire de l’image en face des larmes du modèle, c’est tout ce qu’on peut rêver de plus douloureux, de plus déchirant. Il faut interrompre là le tableau, le peintre ne peut pas le finir. Hélas ! le voulût-il, il ne le finira pas.

Dans cette bataille de la vie, où tout le monde succombe, si du moins chacun attendait son tour. Mais non, l’enfant est frappé le premier, et maintenant c’est le père qui tombe. Le père était cependant encore jeune ; il est mort à l’âge heureux où tout brille, où tout chante, où l’espérance de la veille est le bonheur de la journée. Il est mort lorsque la gloire lui arrivait, et en apprenant cette mort, chacun se regarda avec douleur et avec épouvante ; il semblait que chacun eût perdu quelqu’un qui lui fût cher : le jeune homme un frère aimé, le vieillard un fils chéri.

Au moment où le duc d’Orléans, frappé dans sa chute, rendit le dernier soupir, une pendule qui se trouvait dans la chambre où on le transporta fut arrêtée, et, depuis lors, cette pendule, qui se trouve dans la chapelle de Saint-Ferdinand, marque à tout jamais l’heure précise