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aux premiers, je les excuse, ils avoyent esté mal menés par elle. Quant aux seconds, bien qu’ils méritent une réprimande, si est-ce que je leur pardonne aulcunement parce que le mal-heur de nostre siècle aujourd’hui est tel que, pour acquérir réputation d’habille homme, il faut machiaveliser. Mais pour le regard des troisiesmes je ne leur pardonne, mais au contraire ils me semblent dignes d’une punition exemplaire, pour estre pires que l’Anglois et faire le procès extraordinaire à la renommée de celle à qui toute la France a tant d’obligation. Ceux-là lui osteront la vie, ceux-cy l’honneur, et l’ostent par un mesme moyen à la France quand nous appuyons le restablissement de nostre estat sur une fille déshonorée. De ma part je répeste son histoire un vray miracle de Dieu !… »

Aujourd’hui, personne n’ose contester la virginité, non plus que la mission divine de la sainte pastoure de Vaucouleurs. Les écrivains les plus avancés ont écrit avec amour la poétique légende de Jeanne d’Arc ; il me suffit de citer M. Michelet et Henri Martin. La tragédie s’en est emparée, après Schiller est venu Alexandre Soumet, et bien d’autres encore, jusqu’à Daniel Stern. Les peintres et les sculpteurs ont voulu reproduire les traits