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racle de son intervention divine, et même ont nié la virginité de la sainte fille. Ainsi, dans ses Recherches de la France, Pasquier, qui écrit à la fin du seizième siècle, dit ceci :

« Grande pitié, jamais personne ne secourut la France si à propos que ceste pucelle et jamais mémoire de femme ne fut plus deschirée que la sienne. Les Anglois l’estimèrent sorcière et hérétique, et, soubs ceste proposition, la firent brusler. Quelques-uns des nôtres se firent accroire que ce fut une faintise telle que de Numa Pompilius dans Rome quand il se vantoit de communiquer en secret avec Égérie la nymphe, pour acquérir plus de créance envers le peuple, et telle est l’opinion du seigneur de Langey au troisiesme livre de la Discipline militaire, chapitre trois.

» À quoy aultres adjoustent et disent que les seigneurs de la France opposèrent ceste jeune garce, faignant qu’elle estoit envoyée de Dieu pour secourir le royaume, mesme quand elle remarqua le Roy à Chinon entre tous les aultres, on lui avoit donné un certain signal pour le recognoistre. J’en ay veu de si impudans et eshontez qui disoyent que Baudricour, capitaine de Vaucouleurs en avoit abusé et que l’ayant trouvée d’entendement capable il lui avoit faict jouer ceste fourbe. Quant