Page:Kindt - Impressions d une femme au salon de 1859.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fondé par lui. Sainte Claire, en larmes, reçoit les restes du vénérable fondateur des Franciscains. Le corps est entouré d’une foule de peuple accouru pour voir le héros du miracle qui avait fait tant de bruit. Tous contemplent le saint, dont la figure sereine et calme annonce que la mort est venue le délivrer et lui ouvrir les portes de la céleste patrie après laquelle il soupirait.

Cette œuvre est empreinte d’un grand sentiment religieux ; elle se distingue par une grande recherche d’expression et par une grande exactitude dans les costumes, exactitude très-conforme à l’esprit français, qui ne souffre ni l’anachronisme, ni la fantaisie à propos de sujets historiques. Il faut être Paul Véronèse pour oser peindre dans les Noces de Cana la divine figure du Christ au milieu d’une foule de nobles de Venise dans leurs brillants costumes. Il faut être Corrége, Titien, Rubens, Rembrandt, Raphaël même, pour oser se permettre de ces grandes hardiesses d’anachronisme qui étaient généralement admises autrefois et que l’on bafouerait aujourd’hui.

Le tableau de M. Benouville est fait avec trop de soin, les détails en sont trop cherchés, trop formulés ; on peut reprocher aussi à la plupart de ses personnages de n’être que des comparses sans