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de son art, ardent à suivre la route qu’il s’était tracée.

M. Benouville peut être appelé le peintre de saint François d’Assise, comme Lesueur est le peintre de saint Bruno ; il semble que l’artiste, doué d’une âme tendre et religieuse, ait voulu se faire un parti dans le ciel, tant il mettait d’exaltation et de chaleur à nous représenter la vie du saint qu’il affectionnait.

La première fois, il nous le montra arrêté sur le chemin d’Assise, mourant, porté par des moines. Saint François veut revoir encore une fois, avant de quitter la terre, la petite ville où il avait souffert et prié, où sa pieuse existence s’était écoulée dans les aumônes et les macérations, où enfin s’était accompli pour lui le grand miracle des stigmates sanglants.

Ce tableau, maintenant au Luxembourg, avait attiré l’attention par son austérité, et par une simplicité touchante, qui rappelle l’âme de Lesueur, et aussi par des qualités sérieuses d’art et de savoir.

Dans le tableau qui figure à l’exposition actuelle, le saint nous est représenté dans cette même ville d’Assise. Il est mort, étendu sur une civière, des moines l’ont porté dans le couvent