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peintre qui a fait de fortes études, goûté les beautés de l’art, et qui veut avec énergie. Les physionomies ont de l’expression ; c’est une représentation animée et vivante de l’Allemagne du quinzième siècle ; on est frappé de la naïveté de la plupart des figures et du mérite de la couleur.

Les portraits de Mme O’Connell sont des œuvres très-remarquées. Mme O’Connell est une coloriste née. Son pinceau est arrière-cousin de celui de Rubens, petit-fils de celui de Prudhon, frère cadet de celui de Diaz.

Les erreurs des portraitistes qui courent le joli justifient pleinement M. Robert de la sévérité presque trop grande avec laquelle il a arrêté les lignes et recherché les moindres détails de son beau portrait de M. le comte de Morny, portrait étudié avec beaucoup de conscience, d’un modelé savant, où la lumière joue avec une sage harmonie. La ressemblance doit être justement louée. Malgré la sobriété des moyens qu’emploie l’artiste, ce portrait est un de ceux que l’on remarque au Salon.

Il y a dans les tableaux de M. Heilbuth quelque chose qui vous fait entrer dans l’intimité des personnages, deviner leurs caractères, leurs mœurs, leurs goûts, leurs habitudes. La peinture de