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d’observations caractérisent les tableaux de M. Vetter. Il faudrait que la main du maître passât là-dessus ; mais cette main même ne ferait rien des mesquines toiles de M. Chavel, impuissantes et médiocres imitations de Meissonnier, ni des fantastiques pochades de M. Voillemot, parce qu’il n’y a pas là principe d’œuvre, d’idée saine, de sentiment noble.

M. Ricard, artiste chercheur et aventureux, me paraît avoir été moins bien inspiré cette année que précédemment ; la plupart de ses portraits, élégamment dessinés, bien posés, d’un joli sentiment, se font remarquer par une certaine exténuation de style : ils manquent de couleur ; je voudrais plus de vie, plus de sang sous la peau.

Il y a une bataille devant laquelle on peut s’arrêter, c’est la Bataille de Trasimène, par M. Bénédict Masson. Il y a là de la furie, de l’horreur, de la fatalité, de la fougue. Si l’exécution faiblit parfois, du moins la composition a une certaine grandeur poétique.

M. Lies, pour lequel M. Alexandre Dumas a été beaucoup trop sévère dans son excellent Salon de l’Indépendance, a exposé un tableau intitulé, les Maux de la guerre. Ce tableau est l’œuvre d’un