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tié de la vie. Il faut peindre et non pas estomper avec des couleurs.

La France, sous les Mérovingiens, renaissant à la foi ; la France, sous les Capétiens, délivrée de ses ennemis extérieurs, et s’élevant au premier rang des nations, tels sont les sujets de deux grisailles, cartons des hémicycles peints dans la salle du trône au Luxembourg.

Ces deux compositions allégoriques ne sont pas agencées d’une manière bien heureuse. Ce sont des séries de personnages rangés symétriquement, debout, se suivant sans se tenir, qui font penser à deux peignes gigantesques. Combien je préfère les sujets simples et vrais à la peinture de convention, où l’art est subordonné à des théories creuses et à des idées sans forme ; incompatibles avec lui ! Ceci soit dit sans offenser M. Lehman, qui est un artiste de grand talent et qui, dans cette circonstance, a eu le malheur de devoir obéir à un programme de plus poncifs.

Contre-sens déplorable de raisonner dans un art qui, par sa nature est destiné à ne représenter que des formes accomplies, des objets existants, des faits, qui ne peut donner un corps au néant, la réalité à ce qui n’est pas, personnifier une abstraction !