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lants, voyant ces deux hommes vigoureux disposés à les repousser par la force, reculèrent et laissèrent Duviquet sortir la tête haute, accompagné de son silencieux défenseur. Lorsqu’ils furent dans la rue, Duviquet tendit la main à son compagnon en le remerciant de sa généreuse intervention. — Il lui demanda son nom. — Le Gris du Val, le chef des Chouans, auxquels vous venez de rendre justice, fut-il répondu. À la suite d’une courte conversation entre ces deux hommes de cœur, le parti de Duviquet fut pris : il demanda à M. Le Gris, avant de l’accompagner, le temps nécessaire pour régler quelques affaires et envoyer sa démission.

Depuis ce temps, Duviquet vécut le plus souvent chez M. Le Gris, dont il devint un des lieutenants les plus intrépides et les plus intelligents. C’est ce jeune officier qui tenta la délivrance des prisonniers, conjointement avec Le Nepvou de Carfort, commandant la circonscription de Moncontour et de Saint-Brieuc.

Lorsque tout fut convenu entre Mme de Kerigant, Le Nepvou de Carfort et Duviquet, ma mère retourna à Saint-Brieuc, où, sur les indications de Duviquet, elle se procura douze uniformes du 104e, dont un de caporal, qu’elle fit déposer à l’une des extrémités de la rue aux Chèvres, je crois, chez les parents