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n’oserait jamais l’attaquer. Cependant, les habitants de Plaintel, informés de la présence des royalistes au milieu d’eux, se réfugièrent en grand nombre à leur campement et y excitèrent l’indignation. L’armée n’était plus là pour protéger les nouveaux terroristes ; livrés à leurs propres forces, ils étaient en face des royalistes. Ceux-ci insistèrent près de leurs chefs pour une attaque immédiate contre la colonne des fédérés. À midi, les royalistes quittèrent Saint-Quihouët et allèrent s’embusquer sur le grand chemin de Saint-Brieuc à Quintin, en un lieu dit la Croix-Dolo, par où devait nécessairement passer la colonne mobile pour retourner au chef-lieu départemental. C’était un peu au-dessus du village de Saint-Gilles, à l’Est, derrière une maison isolée au pignon de laquelle se trouve un chemin conduisant à Saint-Quihouët, et une croix en pierre représentant un baron de Quintin aux pieds d’un évêque de Saint-Brieuc. Les ordres précis étaient de tirer seulement lorsque la tête de la colonne aurait dépassé l’embuscade. Une demi-heure à peine s’était écoulée, les dernières dispositions étaient prises, lorsqu’on annonça l’arrivée de la colonne mobile débouchant sur le grand chemin, à environ sept à huit cents mètres du lieu de l’embuscade.

Les fédérés, aussitôt sortis des chemins de traverse de Plain-