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d’avoir favorisé les royalistes ; mais, aucun habitant ne les ayant vues, aucune arrestation ne put être faite.

Sitôt que l’on se fut remis de l’étonnement causé par les événements de la nuit, et aussi pour mettre fin à une confusion pouvant avoir des conséquences fâcheuses, on résolut de poursuivre les Chouans. Quinze à seize cents hommes, ayant à leur tête ce même Casabianca, sur lequel allait bientôt retomber une faute dont la responsabilité était imputable un peu à tout le monde, sortirent sans tarder de Saint-Brieuc.

Cette troupe suivit facilement le gros des royalistes, qui avait pris la direction de Lorges en passant par Plaintel ; mais, ayant mis beaucoup plus de temps que les Chouans à faire ce trajet, elle arriva trop tard à Lorges. Les chefs et une grande partie de leurs forces avaient quitté ce lieu depuis plus d’une heure, lorsque la colonne briochine déboucha, très éparpillée, dans la forêt. Ayant trouvé, couchés ou assis, un certain nombre d’hommes sur les marches de la croix Saint-Lambert, elle fit une décharge sur eux et en tua cinq ou six, qui furent inhumés au pied de cette croix. Pendant que ces faits se passaient à la croix Saint-Lambert, les personnes restées au château en sortirent en toute hâte, au bruit des coups de fusils ; mais, à ce moment, un autre