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vaient et qui permit heureusement de délivrer les prisonniers sans effusion de sang.

Les prescriptions furent parfaitement exécutées : les quelques hommes de garde de l’intérieur, surpris dans leur sommeil, ne purent opposer aucune résistance ; la même inaction s’imposa forcément au geôlier Peyrode dont, après l’événement, on voulut faire un héros. Il aurait, selon M. le président Habasque, tiré d’une fenêtre de la prison sur les Chouans, « massés » devant la porte. Or, toute démonstration hostile de sa part fut impossible, alors qu’il en aurait eu l’intention, parce qu’il fut saisi à la première alarme par les prisonniers, et dépouillé de ses clefs. En tout cas, il ne tua personne et n’éprouva de sa vie autant de peur que ce soir-là.

On a reproché aux royalistes d’avoir, en délivrant leurs amis, donné la liberté à des criminels dont plusieurs étaient condamnés à des peines infamantes ; quelques-uns se seraient même reconstitués prisonniers. Nous laissons la responsabilité de ces assertions au grave magistrat qui les a formulées.

Aussitôt les captifs sortis, les différents pelotons dispersés dans la ville reçurent l’ordre de battre en retraite et de se rallier promptement.

Pendant l’accomplissement de ces faits à la prison, les pelotons envoyés à l’avance dans l’intérieur de