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INTRODUCTION[1]


La création d'une langue universelle pour les relations internationales des peuples est une question bien controversée depuis le XVIIe siècle. Tandis que les philosophes l'ont tour à tour prônée comme un lien d'union et de concorde et un puissant levier de civilisation, les littérateurs et les poètes semblent être restés d'accord pour en nier l'opportunité, et bien des linguistes révoquent encore en doute, de nos jours, la possibilité de composer une langue artificielle ayant une valuer pratique réelle.

L'idée a cependant gagné bien du terrain, en France et en Allemagne, dans ces dernières années : les esprits pratiques se disent, à juste titre, que nous sommes dans un siècle où des besoins nouveaux surgissent chaque jour, et où l'impossibilité de la veille devient la merveilleuse réalité du lendemain. Personne ne songe plus, d'ailleurs, à faire adopter ou à créer une langue qui doive devenir un jour, comme le grec dans l'antiquité, ou le latin au moyen âge, l'organe universel des sciences et des lettres : c'est un rêve abandonné depuis longtemps.

Il s'agit encore moins de remplacer aucune de nos langues modernes, aussi peu l'anglais ou l'allemand que le français, dans les relations des peuples, pas plus qu'il ne saurait venir

  1. Extrait de la leçon d'ouverture du cours de Volapük, fait à l'école des Hautes Études Commerciales. (LA LANGUE COMMERCIALE UNIVERSELLE, Paris, Librairie étrangère de H. Le Soudier.)