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mourut en 1433, après dix-neuf ans de captivité. Nesson lui étoit attaché, et, connoissant le goût de son prince pour la poësie, il lui adressa en Angleterre un poëme intitulé le Lay de la guerre ; il y déplore les maux que traîne après soi ce fléau de l’humanité, et décrit ses regrets sur la perte de son maître avec une touchante simplicité. Martin Franc fait l’éloge de Nesson dans le Champion des Dames, et ajoute celui d’une nommée Jeannette Nesson, qu’il dit être nièce de Pierre Nesson.

    Et m’esbahi que mot ^ ne son
    N’a fait de la belle Jeannette,
    Nepces de Pierre Nesson ;
    Elle vaut qu’en rang on la mette,
    Car rien n’est dont ne s’entremette,
    Et l’appelle-t’on l’aultre Minerue
    Mais que peut faire, une femmette ?
    Pardieu rien ; au moins qui trop serue.

Ces deux derniers vers sont une raillerie sur l’auteur du roman de la Rose, qui n’avoit pas cité un exemple à l’avantage des femmes ; Jean Bouchet dit que Jeannette étoit fille de Piere Nesson ; il la cite comme ayant fait des vers, et la place au rang de Christine de Pisan et de deux autres femmes, dont il ne s’est conservé aucun écrit. L’une étoit femme de Jean, dit Calderin, et l’autre de Jean, dit André, tous deux docteurs es droits.