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    Aux estrangiers pouons la feste
    Faire de la vaillant Cristine,
    Dont la vertu est magnifeste.
    En lettre grecque aussi latine ;
    Et ne debuons pas soubs courtine
    Mettre ses œuures et ses dits ;
    Afin que se mort encourtine
    Le corps, son nom dure toudiz. (toujours)

Il cite plusieurs auteurs de son temps pour la primauté du mérite desquels les autres se débattoient dans leurs écrits, préférant tour-à-tour Froissard, Michaut, Alain-Chartier, Bustel, Nesson, &c. Certes, dit-il,

    Certes, Je croy que son Castel
    De touts. L’autre lui redit,
    Que de Cristine à qui Castel,
    Son fils, faisoit ou liure ou dit.
    Puis les seigneurs, sans contredit,
    Luy en ont donné loüenge ;
    Car voulontiers on ne desdit
    Femme, ne contre elle on challenge. (fait défi)

Dans un autre endroit, il cite une docte femme, que nous ne connoissons que d’après lui et d’après Jean Bouchet, qui en parle également dans le Jugement poëtique du sexe féminin. Il y avoit de leur temps un nommé Pierre Nesson, officier de Jean Ier, duc de Bourgogne ; Jean fut pris à la bataille d’Azincourt, en 1415, et conduit en Angleterre, où il