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Elle finit le livre de la Mutacion de Fortune par ces vers :

     De ce Chastel, par diuers titres,
     Parle saint Pol en son epistre,
     Quand il dist queis tous les estas
     Il y a de périls grant tas ;
     En terre, en mer, en solitude,
     En compaignie et en estude ;
     Et en très toutes les manières,
     D’estas leuées les bannieres,
     De perils sont riens n’y…
     Et pour ce que par tout meseur
     Frequente, pour avoir moins noyse,
     Nonobstant que par tout il voyse (aille)
     J’ai choisye, pour toute joye,
     Quelqu’autre lait ; telle est la voye,
     Paix, solitude voluptaire,
     Et vie astraite et sollitaire.


Terminons ici l’extrait des ouvrages nombreux de Christine de Pisan ; les lettres à la reine Isabelle ne sont autres que les épitres sur le roman de la Rose, et le livre des Proverbes moraux, ou livre de Prudence, ne renferme pas une autre morale que celle qu’on a dû admirer dans les fragmens qu’on a déjà donnés. Ce que cette femme célèbre a montré de plus remarquable dans l’histoire de l’esprit François, c’est la vaste érudition qu’elle avoit acquise par une constante étude, une connoissance générale et singulière de toutes choses extraordinaires parmi