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     Seul XLIV de temps,
     Et y ot duré si comme j’entends,
     Rome sept cent et douze ans.
     Si n’orent pas esté…
     Rommains en ce temps comme poucés,
     Ouir de fortune aduoues,
     Qui si haults les ot ennobly,
     Et puis si les mit en oubly,
     En ce temps Jeshus-Christ nasqui.
     Paix le monde ot tant qu’il vesqui.


Cet essai de la manière de versifier l’histoire, est suffisant pour satisfaire le lecteur. Christine revient ensuite aux quatre plus grandes seigneuries du monde entier : savoir, le royaume d’Assyrie, la ville de Carthage, la Macédoine, et Rome en Italie ; delà, elle vient à l’histoire d’Alexandre en brief, qui remplit cependant huit pages in-folio en deux colonnes. Nous renvoyons les lecteurs à l’histoire d’Arrian, dont il paroît que Christine avoit connoissance. Elle discourt ensuite de quelques grands évènemens qui se sont passés de son temps, ou peu avant ; des guerres de Charles V et du Prince Noir, des victoires de la France sur les Anglois, des premières années du règne de Charles VI et de sa maladie. Il paroît que Christine n’étoit plus au monde lors des premiers succès des armes angloises sur notre malheureux royaume, ou qu’elle n’écrivoit plus, car on ignore la date de sa mort.