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Christine fiait la description des chemins qui conduisent aux quatre façades, et de ceux qui marchent sans cesse vers le chastel ; elle revient encore sur ce qu’elle a dit, mais dans de plus longs détails, et il y en avoit assez des premiers pour exprimer ce qu’elle vouloit dire. En laissant ceux-ci dans le manuscrit, on ne donnera peut-être pas à d’autres la peine d’aller les y chercher : vraiment, ils ne valent pas le soin qu’on pourroit prendre. Ce qu’il y a d’assez plaisant dans le troisième livre, c’est qu’en faisant la description de l’intérieur du chastel, elle place S. Pierre et S. Paul avec les Apôtres et les Pères de l’église. Il est fort particulier, après ce qu’elle a dit de la difficulté qu’éprouvoient les gens de bien à pénétrer dans le château de fortune, de voir les Apôtres y siéger paisiblement. Ce sont là de ces idées incohérentes dont il faut moins accuser l’esprit de Christine, que le temps où elle écrivoit. Elle y place également les grands hommes de l’antiquité ; ceux de Rome, des autres états d’Italie, de Grèce et d’Europe ; elle vient ensuite aux nobles en général. Ils forment la cour et les armées des princes et des rois et de la Fortune ; ils sont vains, orgueilleux, prodigues, avares, insolens, prompts à offenser, lents à réparer le mal qu’ils ont fait ; avides, souples et rampans devant leurs maîtres, autant qu’ils sont fiers et superbes envers leurs infé-