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     Sans leur laissier vaillant deux miches ;
     Et ja furent leurs pères riches.
     D’offices et de grants estât* ;
     De tels gents y en a i taz,
     Qui en pouureté sont entrez,
     Et même des clers bien lettrez.
     Là y vont plusieurs à potences,
     Qu’on prisoit pour leurs accointances.
     Ains les tient t’on pour fruandaille ; (canaille)
     Qui leur donne un dénies ou Jnaille,
     Ils se tiennent trop bien payéz.

Malgré la résistance de ces pauvres gens, Mesheur, ou Malheur les y pousse, mais l’Espérance ne les abandonne jamais ; ardente à les secourir, elle leur présente toujours quelque appas qui soutient leur misérable vie, et de jour en jour, malgré leurs souffrances, leur fait désirer de voir le lendemain.

Quant à la quatrième façade du chastel, c’est le séjour de la mort et du désespoir ; mais la description en est si dégoûtante, la figure d’Atropos, qui la garde, est si horrible, qu’il faut l’épargner à nos lecteurs. Ce n’est pas, comme dans l’enfer des anciens, la peinture d’une belle horreur, c’est l’odieuse image de la mort dans toutes ses effrayantes catastrophes, et l’on détourne les yeux des objets dégoûtans, quoiqu’on ne soit pas porté à les éloigner des idées lugubres, lorsqu’elles excitent la réflexion, la pitié ou l’observation de la nature