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     Mais voire dux et princes et comtes ;
     Et en la chambre de ses comptes,
     Ot euesques et archeuesques,
     Cardinaulx et papes auecques,
     Qui là, leurs gages desseruoient,
     Et très tous richesses seruoient,
     Trop mieulx que Dieu, je n'en doubte mie
     A bon droit. Car trop bonne amie,
     Est certes ou elle s’adonne,
     Et trop biaulx dons et richesse donne.
     . . . . . . . . . .
     . . . . . . . . . .
     . . . . . . . . . .
     . . . . . . . . . .
     . . . . . . . . . .
     Et si sachiez bien que richesse,
     N’accompte rien à gentillesse,
     A grant sens, à beauté, n’a force,
     Ne de prouesce ne fait force,
     Ne de bonté, ne de prud’homie.
     A telles gents pou est amie.
     De ses coffres et grants tresors,
     Sy les donnait et les donne encors.
     A ceux qui plus riche estoient,
     Plus leur donnoit, et plus ostoient,
     A pouure gens leur pouure auoir.
     Mes nul pouure ne peut auoir,
     A ceste cour, ne prend ne don,
     Ne bénéfice ne guerdon.

L’Espérance garde la porte de la seconde façade du château ; elle reçoit bien tous ceux qui se présentent, mais, quoiqu’elle les déçoive continuellement par ses fausses promesses, elle ne laisse entrer