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sance simple, dans la charité, dans la patience, et devenaient ainsi chaque jour plus parfaits et plus agréables à Dieu.

Ils ont été donnés en exemple à tous ceux qui professent la vraie religion, et ils doivent nous exciter plus à avancer dans la perfection que la multitude des tièdes ne nous porte au relâchement.

5. Oh ! quelle ferveur en tous les religieux au commencement de leur sainte institution ! quelle ardeur pour la prière ! quelle émulation de vertu ! quelle sévère discipline ! que de soumission, que de respect ils montraient tous pour la règle de leur fondateur !

Ce qui nous reste d’eux atteste encore la sainteté et la perfection de ces hommes qui, en combattant généreusement, foulèrent aux pieds le monde.

Aujourd’hui on compte pour beaucoup qu’un religieux ne viole point sa règle, et qu’il porte patiemment le joug dont il s’est chargé.

O tiédeur ! ô négligence de notre état qui a si vite éteint parmi nous l’ancienne ferveur ! Maintenant tout fatigue notre lâcheté, jusqu’à nous rendre la vie ennuyeuse.

Plût à Dieu qu’après avoir vu tant d’exemples d’hommes vraiment pieux, vous ne laissiez pas entièrement s’assoupir en vous le désir d’avancer dans la vertu !

RÉFLEXION.

A la vue des exemples admirables que nous ont laissés tant de disciples fervents de Jésus-Christ, rougissons de notre lâcheté, et animons-nous à marcher courageusement sur leurs traces. Répétons souvent ces paroles d’un saint : Quoi ! je ne pourrais pas ce qu’ont pu tels et tels ! Et ajoutons avec l’Apôtre : De moi-même je ne peux rien ; mais je puis tout en Celui qui me fortifie[1]. Toute notre force consiste à sentir notre faiblesse et à en connaître le remède, qui est la grâce du médiateur.

  1. Philipp. iv, 13.