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RÉFLEXION.

Il faut se prêter aux hommes, et ne se donner qu’à Dieu. Un commerce trop étroit avec la créature partage l’âme et l’affaiblit : elle doit vivre plus haut. Notre conversation est dans le ciel, dit l’Apôtre[1].


CHAPITRE IX.

DE L’OBÉISSANCE ET DU RENONCEMENT A SON PROPRE SENS.

1. C’est quelque chose de bien grand que de vivre sous un supérieur, dans l’obéissance, et de ne pas dépendre de soi-même.

Il est beaucoup plus sûr d’obéir que de commander.

Quelques-uns obéissent plutôt par nécessité que par amour ; et ceux-là, toujours souffrants sont portés au murmure. Jamais ils ne posséderont la liberté d’esprit, à moins qu’ils ne se soumettent de tout leur cœur, à cause de Dieu.

Allez où vous voudrez, vous ne trouverez de repos que dans une humble soumission à la conduite d’un supérieur. Plusieurs, s’imaginant qu’ils seraient meilleurs en d’autres lieux, ont été trompés par cette idée de changement.

2. Il est vrai que chacun aime à suivre son propre sens, et a plus d’inclination pour ceux qui pensent comme lui.

Mais si Dieu est au milieu de nous, il est quelquefois nécessaire de renoncer à notre sentiment pour le bien de la paix.

Quel est l’homme si éclairé, qu’il sache tout parfaitement ?

Ne vous fiez donc pas trop à votre sentiment ; mais écoutez aussi volontiers celui des autres.

Si votre sentiment est bon, et qu’à cause de Dieu vous l’abandonniez pour en suivre un autre, vous en retirerez plus d’avantage.

  1. Philipp : viii, 20.