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inclination vicieuse : mais il les soumet à la règle d’une droite raison.

Qui a un plus rude combat à soutenir que celui qui travaille à se vaincre ?

C’est là ce qui devrait nous occuper uniquement : combattre contre nous-mêmes, devenir chaque jour plus forts contre nous, chaque jour faire quelque progrès dans le bien.

Toute perfection, dans cette vie, est mêlée de quelque imperfection ; et nous ne voyons rien qu’à travers une certaine obscurité.

L’humble connaissance de vous-même est une voie plus sûre pour aller à Dieu que les recherches profondes de la science.

Ce n’est pas qu’il faille blâmer la science, ni la simple connaissance d’aucune chose : car elle est bonne en soi et dans l’ordre de Dieu ; seulement on doit préférer toujours une conscience pure et une vie sainte.

Mais, parce que plusieurs s’occupent davantage de savoir que de bien vivre, ils s’égarent souvent, et ne retirent que peu ou point de fruit de leur travail.

5. Oh ! s’ils avaient autant d’ardeur pour extirper leurs vices et pour cultiver la vertu que pour remuer de vaines questions, on ne verrait pas tant de maux et de scandales dans le peuple, ni tant de relâchement dans les monastères.

Certes, au jour du jugement on ne nous demandera point ce que nous avons lu, mais ce que nous avons fait ; ni si nous avons bien parlé, mais si nous avons bien vécu.

Dites-moi où sont maintenant ces maîtres et ces docteurs que vous avez connus lorsqu’ils vivaient encore et qu’ils fleurissaient dans leur science ?

D’autres occupent à présent leurs places, et je ne sais s’ils pensent seulement à eux.

Ils semblaient, pendant leur vie, être quelque chose, et maintenant on n’en parle plus.

Oh ! que la gloire du monde passe vite ! Plût à Dieu que