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notre avis, la plus médiocre de toutes les traductions que nous venons de citer[1].

Quoique M. Genoude, surtout dans les deux premiers livres, les ait quelquefois corrigées heureusement, peut-être laisse-t-il encore quelque chose à désirer. Il nous a paru du moins qu’on pouvait, en conservant ce qu’il y a de bon dans les traductions anciennes[2], essayer de reproduire plus fidèlement quelques unes des beautés de l’Imitation. En ce genre de travail, venir le dernier est un avantage : heureux si nous avons su en profiter pour le bien des âmes, et si nous pouvons ainsi avoir quelque petite part dans les fruits abondants que produit tous les jours ce saint livre.

  1. Tous les traducteurs de l’Imitation n’ont cessé de se copier les uns les autres, et Saci est celui auquel on a le plus fréquemment emprunté. (Voy. la dissertation déjà citée.) Du reste, tel est le désordre qui règne dans les réimpressions continuelles que l’on fait de ce livre, que ces pratiques du P. Gonnelieu se trouvent, dans plusieurs éditions, à la suite des traductions de Beauzée, de Lallemant, etc., etc., néanmoins, dans l’avertissement de l’éditeur, c’est toujours « l’excellente traduction du P. Gonnelieu que l’on présente aux lecteurs, cette traduction qui surpasse toutes les autres pour la fidélité et l’onction. »
  2. Le P. Lallemant justifie cette manière de traduire l’Imitation par une réflexion pleine de sens : « Il y a, dit-il à la fin de sa préface, dans l’Imitation un nombre d’expressions si simples, qu’il n’est pas possible de les rendre bien en deux façons. On ne doit donc pas être surpris de trouver en cette traduction plusieurs versets exprimés de la même manière que dans les éditions précédentes. Il ne serait point juste de vouloir obliger un auteur de traduire moins bien un texte pour s’éloigner de ceux qui ont saisi la seule bonne manière de le traduire. »