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part de consolation, de repos en nulle créature ; je ne puis en trouver qu’en vous seul, mon Dieu, que je désire contempler éternellement.

Mais cela ne peut être tant que je vivrai dans ce corps mortel.

Il faut donc que je me prépare à une grande patience, et que je soumette à votre volonté tous mes désirs.

Car vos Saints, Seigneur, qui, ravis d’allégresse, règnent maintenant avec vous dans le ciel, ont aussi, pendant qu’ils vivaient, attendu avec une grande foi et une grande patience l’avènement de votre gloire.

Je crois ce qu’ils ont cru ; ce qu’ils ont espéré, je l’espère ; j’ai la confiance de parvenir, aidé de votre grâce, là où ils sont parvenus.

Jusque-là, je marcherai dans la foi, fortifié par leurs exemples.

J’aurai aussi les Livres saints pour me consoler et m’instruire, et par-dessus tout votre sacré Corps, pour remède et pour refuge.

4. Car je sens que deux choses me sont ici-bas souverainement nécessaires, et que sans elles je ne pourrais porter le poids de cette misérable vie.

Enfermé dans la prison du corps, j’ai besoin d’aliments et de lumière.

C’est pourquoi vous avez donné à ce pauvre infirme votre chair sacrée, pour être la nourriture de son âme et de son corps, et votre parole pour luire comme une lampe devant ses pas[1].

Je ne pourrais vivre sans ces deux choses : car la parole de Dieu est la lumière de l’âme et votre Sacrement le pain de vie.

On peut encore les regarder comme deux tables placées dans les trésors de l’Église.

L’une est la table de l’autel sacré, sur lequel repose un

  1. Ps. cxviii, 105.