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moi toujours ce pain ! Qui n’en serait affamé ! qui ne voudrait « être assis à votre table ? qui la pourrait jamais quitter ?[1]))


CHAPITRE IV.

QUE DIEU RÉPAND DES GRACES ABONDANTES EN CEUX QUI COMMUNIENT DIGNEMENT.
Voix du disciple.

1. Seigneur mon Dieu, prévenez votre serviteur de vos plus douces bénédictions[2], afin que je puisse approcher dignement et avec ferveur de votre auguste Sacrement.

Rappelez mon cœur à vous ; réveillez-moi du profond assoupissement où je languis. Visitez-moi pour me sauver[3]. pour que je goûte intérieurement la douceur qui est cachée en abondance dans ce Sacrement, comme dans sa source.

Faites briller aussi votre lumière à mes yeux, afin qu’ils discernent un si grand mystère, et fortifiez ma foi pour le croire inébranlablement.

Car c’est l’œuvre de votre amour et non de la puissance humaine : c’est votre institution sacrée, et non une invention de l’homme.

Nul ne peut concevoir par lui-même des merveilles au-dessus de la pénétration des Anges mêmes.

Que pourrai-je donc, moi, pécheur indigne, moi, cendre et poussière, découvrir et comprendre d’un mystère si haut ?

2. Seigneur, dans la simplicité de mon cœur, avec une foi ferme et sincère, et sur le commandement que vous m’en avez fait, je m’approche de vous plein de confiance et de respect ; et je crois, sans hésiter, que vous êtes ici présent dans ce Sacrement, et comme Dieu et comme homme.

  1. Bossuet.
  2. Ps. xx, 3.
  3. Ps. cv, 4.