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Il faut donc que je m’approche de vous souvent, et que je vous reçoive comme le soutien de ma vie, de peur que privé de cette céleste nourriture, je ne tombe de défaillance dans le chemin.

C’est ainsi, miséricordieux Jésus, que, prêchant aux peu ples, et les guérissant de diverses langueurs, vous dites un jour : Je ne veux pas les renvoyer à jeun dans leurs maisons, de peur que les forces ne leur manquent en route[1].

Daignez donc en user de la même manière avec moi, vous qui avez voulu demeurer dans votre Sacrement pour la consolation des fidèles.

Car vous êtes le doux aliment de l’âme ; et celui qui vous mange dignement aura part à l’héritage de la gloire éternelle.

Combien il m’est nécessaire, à moi qui tombe et pèche si souvent, qui me laisse aller si vite à la tiédeur, au découragement, de me renouveler, de me purifier, de me ranimer, par des prières et des confessions fréquentes, et par la réception de votre corps sacré ; de peur que, m’en abstenant trop longtemps, je n’abandonne mes résolutions.

3. Car les penchants de l’homme l’inclinent au mal dès l’enfance[2] ; et s’il n’est soutenu par ce remède divin, il s’y enfonce de plus en plus.

La sainte Communion retire du mal, et fortifie dans le bien.

Si donc je suis maintenant si souvent négligent et tiède quand je communie ou que je célèbre le saint Sacrifice, que serait-ce si je renonçais à cet aliment salutaire, et si je me privais de ce secours puissant ?

Ainsi, quoique je ne sois pas tous les jours assez bien disposé pour célébrer les divins mystères, j’aurai soin ce pendant d’en approcher aux temps convenables, et de participer à une grâce si grande.

Car c’est la principale consolation de l’âme fidèle, tandis qu’elle voyage loin de vous dans un corps mortel[3], de se

  1. Matth. xxv, 32.
  2. Gen. viii, 21.
  3. I. Cor. v, 6.