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vous désire, quand il vous appelle, vous l’appelez vous-même le premier, vous l’appelez avec instance, vous lui dites[1] : Venez, venez à moi, vous tous qui souffrez, et je vous soulagerai : venez, j’ai désiré, d’un grand désir de manger cette Pâque avec vous[2]. C’en est trop Seigneur, c’en est trop ; souvenez-vous qui vous êtes : ou plutôt faites, mon Dieu, que je ne l’oublie jamais, et que je m’approche de vous comme les Anges eux-mêmes s’en approchent, en tremblant de respect, avec un cœur rempli du sentiment de son indignité, pénétré de vos miséricordes et embrasé de ce même amour inépuisable, immense, éternel, qui vous porte à descendre jusqu’à lui !


CHAPITRE III.

QU’IL EST UTILE DE COMMUNIER SOUVENT.
Voix du disciple.

1. Je viens à vous, Seigneur, pour jouir de votre don, et goûter la joie du banquet sacré que, dans votre tendresse, vous avez, mon Dieu, préparé pour le pauvres[3].

En vous est tout ce que je puis, tout ce que je dois désirer ; vous êtes mon salut et ma rédemption, mon espérance et ma force, mon honneur et ma gloire.

Réjouissez donc aujourd’hui l’âme de votre serviteur, parce que j’ai élevé mon âme vers vous[4], Seigneur Jésus.

Je désire maintenant vous recevoir avec un respect plein d’amour ; je désire que vous entriez dans ma maison, pour mériter d’être béni de vous comme Zachée, et d’être compté parmi les enfants d’Abraham.

Votre corps, voilà l’objet auquel mon âme aspire ; mon cœur brûle d’être uni à vous.

2. Donnez-vous à moi, et ce don me suffit ; car sans vous, rien ne me console.

Je ne puis être sans vous, et je ne saurais vivre si vous ne venez à moi.

  1. Matth. xi, 28.
  2. Luc. xxii, 15.
  3. Ps. lxvii, 11.
  4. Ps. lxxxv, 3.