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miséricorde. Que ne vous doit-on pas d’actions de grâces et de louanges pour ce bienfait !

O salutaire dessein que celui que vous conçûtes d’instituer votre Sacrement ! ô doux et délicieux banquet, où vous vous donnâtes vous— même pour nourriture !

Que vos œuvres sont admirables, Seigneur ! que votre puissance est grande ! que votre vérité est ineffable !

Vous avez dit, et tout a été fait[1], et rien n’a été fait que ce que vous avez ordonné.

5. Chose merveilleuse, que nul homme ne saurait comprendre, mais que tous doivent croire ; que vous, Seigneur mon Dieu, vrai Dieu et vrai homme, vous soyez contenu tout entier sous la moindre partie des espèces du pain et du vin, et que, sans être consumé, vous soyez mangé par celui qui vous reçoit.

Souverain maître de l’univers, vous qui, n’ayant besoin de personne ; avez cependant voulu habiter en nous par votre Sacrement : conservez sans tache mon âme et mon corps, afin que je puisse plus souvent célébrer vos saints mystères, avec la joie d’une conscience pure, et recevoir pour mon salut éternel ce que vous avez institué principalement pour votre gloire, et pour perpétuer à jamais le souvenir de votre amour.

6. Réjouis-toi, mon âme, et rends grâces à Dieu d’un don si magnifique, d’une si ravissante consolation, qu’il t’a laissé dans cette vallée de larmes.

Car toutes les fois qu’on célèbre ce mystère, et qu’on reçoit le corps de Jésus-Christ, l’on consomme soi-même l’ouvre de sa rédemption, et on participe à tous les mérites du Christ. Car la charité de Jésus-Christ ne s’affaiblit jamais, et jamais sa propitiation infinie ne s’épuise.

Vous devez donc toujours vous disposer à cette action sainte par un renouvellement d’esprit, et méditer attentivement ce grand mystère de salut,

  1. Ps. cxlviii, 5.