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bénis votre miséricorde, et je vous rends grâces, à cause de votre immense charité.

Car c’est pour vous-même et non pour mes mérites que vous en usez de la sorte, afin que je connaisse mieux votre tendresse, et que, embrasé d’un plus grand amour, j’apprenne à m’humilier plus parfaitement, à votre exemple.

Et puisqu’il vous plaît ainsi, et que vous l’avez ainsi ordonné, je reçois avec joie la grâce que vous daignez me faire : et puisse mon iniquité n’y pas mettre obstacle !

2. O tendre et bon Jésus ! quel respect, quelles actions de grâces, quelles louanges perpétuelles ne vous devons nous pas, pour la réception de votre sacré Corps, si élevé au-dessus de tout ce que peut exprimer le langage de l’homme !

Mais que penserai-je en le recevant, en m’approchant de mon Seigneur, que je ne puis révérer autant que je le dois, et que cependant je désire ardemment recevoir ? Quelle pensée meilleure et plus salutaire que de m’abaisser profondément devant vous, et d’exalter votre bonté infinie pour moi ?

Je vous bénis, mon Dieu, et je veux vous louer éternellement. Je me méprise et me confonds devant vous dans l’abîme de mon abjection.

3. Vous êtes le Saint des saints, et moi le rebut des pécheurs.

Vous vous inclinez vers moi, qui ne suis pas digne de lever les yeux sur vous.

Vous venez à moi, vous voulez être avec moi, vous m’invitez à votre table. Vous voulez me donner à manger un aliment céleste, le pain des Anges, qui n’est autre que vous même, ô pain vivant, qui êtes descendu du ciel, et qui donnez la vie au monde ![1]

4. Voilà la source de l’amour et le triomphe de votre

  1. Joann. vi, 48, 50, 54.