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amour ne doit pas m’inspirer, et à tout le peuple chrétien, la présence de votre Sacrement, ô Jésus ! et la réception de votre corps adorable ?

9. Plusieurs courent en divers lieux pour visiter les reliques des Saints ; ils écoutent avidement le récit de leurs actions ; ils admirent les vastes temples bâtis en leur honneur, et baisent leurs os sacrés, enveloppés dans l’or et la soie.

Et voilà que vous-même, ô mon Dieu ! vous êtes ici présent devant moi sur l’autel, vous, le Saint des saints, le Créateur des hommes, le Roi des anges !

Souvent c’est la curiosité, le désir de voir des choses nouvelles, qui fait entreprendre ces pèlerinages ; et de là vient que, guidé par ce motif frivole, sans véritable contrition, on en tire peu de fruit pour la réforme des mœurs.

Mais ici, dans le sacrement de l’autel, vous êtes présent tout entier, ô Christ Jésus ! vrai Dieu et vrai homme ; et toutes les fois qu’on vous reçoit dignement et avec ferveur, on recueille en abondance les fruits du salut éternel.

Ce n’est pas la légèreté, ni la curiosité, ni l’attrait des sens, qui conduit à ce banquet sacré ; mais une foi ferme, une vive espérance, une charité sincère.

10. O Dieu créateur invisible du monde, que vous êtes admirable dans ce que vous faites pour nous ! avec quelle bonté, quelle tendresse vous veillez sur vos élus, vous donnant vous-même à eux pour nourriture dans votre Sacrement !

C’est là ce qui surpasse toute intelligence ; ce qui, plus qu’aucune autre chose, attire à vous les cours pieux et enflamme leur amour.

Car vos vrais fidèles, occupés toute leur vie de se corriger, puisent dans la fréquente réception de cet auguste Sacrement une merveilleuse ferveur et un zèle ardent pour la vertu.