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s’inquiéter de mille vaines questions, tandis qu’à peine songent-ils aux vérités les plus importantes. Ils veulent tout savoir, excepté la seule chose indispensable. Leur orgueil se complaît dans des spéculations presque toujours dangereuses, ou au moins stériles pour le salut. En s’efforçant de pénétrer des mystères impénétrables, ils s’égarent dans leurs pensées, et ne saisissent que l’erreur, au moment même où ils croient ravir à Dieu son secret. Voilà le fruit de travaux dont ils se consument sous le soleil. Ah ! qu’il y a de profondeur et de véritable science de l’homme, dans ce conseil du Sage : Ne recherchez point ce qui est au-dessus de vous, et ne scrutez point ce qui est plus fort que vous ; mais pensez sans cesse à ce que Dieu vous prescrit, et gardez-vous de sonder curieusement toutes ses œuvres : car il ne vous est pas nécessaire de voir de vos yeux ce qui est caché[1]. Songeons à nous-mêmes, à nos devoirs, au compte rigoureux qu’il nous faudra rendre de nos œuvres et de nos paroles. Il y a bien là de quoi nous occuper et remplir tout notre temps : il ne nous est donné que pour cela.


CHAPITRE LIX.

QU’ON DOIT METTRE TOUTE SON ESPÉRANCE ET TOUTE SA CONFIANCE EN DIEU SEUL.

1. Le F. Seigneur, quelle est ma confiance en cette vie, et ma plus grande consolation au milieu de tout ce qui s’offre à mes regards sous le ciel ?

N’est-ce pas vous, Seigneur mon Dieu, dont la miséricorde est infinie ?

Où ai-je été bien sans vous ? et avec vous, où ai-je pu être mal ?

J’aime mieux être pauvre à cause de vous, que riche sans vous.

J’aime mieux être avec vous voyageur sur la terre, que de posséder le ciel sans vous. Où vous êtes, là est le ciel ; et la mort et l’enfer sont où vous n’êtes pas.

  1. Eccli. iii, 22, 23.