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mon Père, j’accepte ce calice : je veux l’épuiser jusqu’à la lie ; oui, mon Père, parce qu’il vous a plu ainsi[1].


CHAPITRE LI.

QU’IL FAUT S’OCCUPER D’ŒUVRES EXTÉRIEURES, QUAND L’AME EST FATIGUÉE DES EXERCICES SPIRITUELS.

1. J.-C. Mon fils, vous ne sauriez sentir toujours une égale ardeur pour la vertu, ni vous maintenir sans relâche dans un haut degré de contemplation ; mais il est nécessaire, à cause du vice de votre origine, que vous descendiez quelquefois à des choses plus basses, et que vous portiez, malgré vous, et avec ennui, le poids de cette vie corruptible.

Tant que vous traînerez ce corps mortel, vous éprouverez un grand dégoût et l’angoisse du cœur.

Il vous faut donc, pendant que vous vivez dans la chair, gémir souvent du poids de la chair, et de ne pouvoir continuellement vous appliquer aux exercices spirituels et à la contemplation divine.

2. Cherchez alors un refuge dans d’humbles occupations extérieures, et dans les bonnes œuvres une distraction qui vous ranime : attendez avec une ferme confiance mon retour et la grâce d’en haut : souffrez patiemment votre exil et la sécheresse du cœur, jusqu’à ce que je vous visite de nouveau, et que je vous délivre de toutes vos peines.

Car je reviendrai, et je vous ferai oublier vos travaux et jouir du repos intérieur.

J’ouvrirai devant vous le champ des Écritures, afin que votre cœur ; dilaté d’amour, vous presse de courir dans la voie de mes commandements[2].

  1. Matth. xi, 26.
  2. Ps. cxviii, 32.