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p. 21. La lecture des principales études sur ce sujet ne nous permet pas de nous prononcer d’une manière certaine, mais les preuves extrinsèques ou témoignages, et les preuves intrinsèques ou caractères du style, de la doctrine, etc., nous semblent favorables à Thomas A Kempis.

Pour dirimer la controverse ou du moins faire faire des progrès à la question, nous croyons qu’il faudrait étudier avec plus de soin, en mettant à contribution toutes les ressources de l’érudition actuelle, les manuscrits anciens et les sources de l’Imitation.

Les indications données suffisent pour atteindre notre but qui est d’instruire, d’édifier et de faciliter les études approfondies.

Les réflexions de U. S. de Sacy nous paraissent dignes d’être reproduites :

C’est, il me semble, une des beautés morales de ce livre, que l’incertitude qui plane sur le nom de son auteur ; c’est une grâce spéciale par laquelle Dieu a voulu glorifier l’humilité du pieux auteur, quel qu’il soit. Au point de vue même purement littéraire, il est beau que l’Imitation de Jésus-Christ n’ait pas d’auteur certain. Il n’y a pas d’auteur à un livre comme celui-là. L’auteur c’est l’humanité chrétienne tout entière. Comme les poèmes d’Homère étaient le livre de toute la Grèce, ou plutôt étaient le génie grec lui-même. L’Imitation de Jésus-Christ est le résumé de tous les sentiments chrétiens, l’âme chrétienne elle-même. Des livres de cette nature (ll y en a bien peu !) absorbent leur auteur et le font oublier ; il se perd en quelque sorte dans sa gloire, et son œuvre adoptée par l’humanité n’est plus l’œuvre de personne elle est l’œuvre de tous… (U. S. DE SACY, Ouvrage cité, Préface, p. x et xi.).

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