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Si la vérité vous délivre, vous serez vraiment libre, et peu vous importeront les vains discours des hommes.

2. LE F. Seigneur, il est vrai : qu’il me soit fait, de grâce, selon votre parole. Que votre vérité m’instruise, qu’elle me défende, qu’elle me conserve jusqu’à la fin dans la voie du salut.

Qu’elle me délivre de tout désir mauvais, de toute affection déréglée ; et je marcherai devant vous dans une grande liberté de cœur.

3. J.-C. La vérité, c’est moi : je vous enseignerai ce qui est bon, ce qui m’est agréable.

Rappelez-vous vos péchés avec une grande douleur et un profond regret ; et ne pensez jamais être quelque chose, à cause du bien que vous faites.

Car, dans la vérité, vous n’êtes qu’un pécheur, sujet à beaucoup de passions et engagé dans leurs liens.

De vous-même, vous tendez toujours au néant ; un rien vous ébranle, un rien vous abat, un rien vous trouble et vous décourage.

Qu’avez-vous, dont vous puissiez vous glorifier ? et que de motifs, au contraire, pour vous mépriser vous-même ! car vous êtes beaucoup plus infirme que vous ne sauriez le comprendre.

4. Que rien de ce que vous faites ne vous paraisse donc quelque chose de grand.

Mais plutôt qu’à vos yeux rien ne soit grand, précieux, admirable, élevé, digne d’être estimé, loué, recherché, que ce qui est éternel.

Aimez, par-dessus toutes choses, l’éternelle vérité, et n’ayez jamais que du mépris pour votre extrême bassesse.

N’appréhendez rien tant, ne blâmez et ne fuyez rien tant que vos péchés et vos vices : ils doivent vous affliger plus que toutes les pertes du monde.

Il y en a qui ne marchent pas devant moi avec un cœur sincère ; mais, guidés par une certaine curiosité présomptueuse, ils veulent découvrir mes secrets et pénétrer les