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J’ai coutume de visiter mes élus de deux manières : par la tentation et par la consolation.

Et tous les jours, je leur donne deux leçons, l’une en les reprenant de leurs défauts, l’autre en les exhortant à avancer dans la vertu.

Celui qui reçoit ma parole, et qui la méprise, sera jugé par elle au dernier jour[1].


PRIÈRE
POUR DEMANDER LA GRÂCE DE LA DÉVOTION.


6. LE F. Seigneur, mon Dieu, vous êtes tout mon bien : et qui suis-je pour oser vous parler ?

Je suis le plus pauvre de vos serviteurs, et un abject ver de terre, beaucoup plus pauvre et plus méprisable que je ne sais et que je n’ose dire.

Souvenez — vous cependant, Seigneur, que je ne suis rien, que je n’ai rien, que je ne puis rien.

Vous êtes seul bon, juste et saint ; vous pouvez tout, vous donnez tout, vous remplissez tout, hors le pécheur que vous laissez vide.

Souvenez-vous de vos miséricordes[2], et remplissez mon cœur de votre grâce, vous qui ne voulez point qu’aucun de vos ouvrages demeure vide.

7. Comment puis-je, en cette misérable vie, porter le poids de moi-même, si votre miséricorde et votre grâce ne me fortifient ?

Ne détournez pas de moi votre visage ; ne différez pas à me visiter ; ne me retirez point votre consolation, de peur que, privée de vous, mon âme ne devienne comme une terre sans eau[3].

Seigneur, apprenez-moi à faire votre volonté[4] ; apprenez-moi à vivre d’une vie humble et digne de vous.

  1. Joan. 48.
  2. Ps. xxvi, 6.
  3. Ps. cxlii, 6.
  4. Ps. cxlii, 40.