O si l’on n’avoit besoin ni de boire, ni de manger, ni de dormir & qu’on pût prier toûjours sans interrompre sa devotion ! qu’on seroit bien plus heureux qu’on n’est maintenant qu’il faut donner une grande partie du jour aux necessitez du corps !
Plût à Dieu qu’on fût exempt d’une si fâcheuse servitude, & qu’on me pensât qu’à nourrir l’esprit ; ce qui se fait rarement, & avec dégoût ?
Quand un homme est parvenu à un tel détachement, qu’il ne veut recevoir aucune consolation des creatures, il commence alors à goûter parfaitement les choses de Dieu, & quoi qu’il arrive, il est très-content.
S’il est pauvre, il ne s’en afflige point : s’il est riche, il n’en a pas plus de joye.
Il s’abandonne tout entier, & avec confiance, entre les mains de son Dieu, qui lui est tout en toutes choses, pour qui toutes choses vivent, qui conserve toutes choses, & à qui toutes choses obéissent.
Souvenez-vous toûjours de la mort, & que le tems perdu ne se recouvre jamais.
Vous n’acquerrez jamais de vertu, sans beaucoup d’application & de peine.
Si vous commencez une fois à