tez de la vie, c’est une servitude insupportable aux ames saintes, qui voudroient ne dépendre en rien de la chair, & être libres de tout ce qui peut les engager au peché.
Un homme interieur ne se résout qu’avec peine à pourvoir aux besoins du corps.
C’est pourquoi David demandoir instamment à Dieu qu’il le déchargeât de ce soin également incommode & necessaire[1].
Malheureux sont ceux qui ne connoissent pas leur misere ; plus malheureux ceux qui s’attachent à une vie courte & miserable, comme celle-ci ; mais plus malheureux encore, ceux qui manquant presque de tout, aiment neanmoins tellement la vie, que s’il étoit en leur pouvoir de ne la point perdre, ils consentiroient à n’entrer jamais dans le Royaume du Ciel.
O gens sans esprit & sans foi, qui n’ayant d’estime & de passion que pour des choses terrestres, ne peuvent goûter que les plaisirs de la chair !
Ils reconnoîtront un jour, mais à leur malheur, combien ce qu’ils ont si éperdûment aimé, étoit digne de mépris.
Les Saints & les vrais amis de Jesus-Christ ont toûjours été dans des sentimens bien opposez à ceux là.
- ↑ Psal. 17.